mardi 18 janvier 2011

L'argent ne fait pas le bonheur!

Certains Tunisiens rationnels, équilibrés pensent que l'heure est à la reprise du travail, que le processus de démocratisation est définitivement sur les rails et qu'il faut désormais laisser le temps au temps, selon une formule célèbre.

A leurs yeux, le seul train qui n'attends pas est celui de l'économie et donc c'est celui sur lequel il faut embarquer tout de suite. Les principale commissions nationales qui se chargent de réviser les codes et les lois ont à leurs têtes de nouveaux responsables dont les compétences et l'intégrité sont indiscutables, que que je ne discute pas!

Ceci étant, ces hommes n'ont aucun pouvoir et ne sont protégés du pouvoir que par le bon vouloir de celui-ci. Or le pouvoir et en particulier ses forces de l'ordre sont aux ordres de ministres (Intérieur et Défense) nommes par Ben Ali et ont un long passé de complaisance passive (quand ce n'est pas pire) doublé d'un militantisme au sein du RCD.

Ces gens au lieu de répondre de leurs actes passés nous demandent de leur faire confiance pour préparer la transition. Et pourquoi ne devons-nous pas leur accorder une nouvelle chance? En effet, jusqu'à aujourd'hui, ils ont montré tous les signes de leur changement d'attitude en ne prononçant jamais le mot "criminel" et le nom "Ben Ali" dans la même phrase, le Premier Ministre n'envisageant pas qu'un jour Ben Ali soit jugé (je dis bien jugé et non condamné) arguant du fait que Ben Ali a beaucoup fait pour la Tunisie durant la première période de son règne et que c'est son épouse Leila qui l'a influencé et qui est donc la responsable de tout le mal qui se serait passé durant la seconde période! En résume, Ben Ali est une victime et devrait porter plainte contre Leila pour abus de confiance! Je disais donc que ces ministres n'ont pas encore remis en question le système auquel ils appartenaient, n'ont que vaguement condamné des personnes qui soit n'appartenaient pas a l'appareil d'Etat soit ne faisaient partie que de son pendant sécuritaire.

Comble de la provocation, M. Friaa, ministre de l'intérieur, outre passe le silence en affirmant qu'il n'avait absolument rien à reprocher ni a lui-même, ni au RCD, ni au régime!

Alors à ceux qui s'inquiètent pour l'économie et pensent qu'il faut donner du temps à ces délinquants (quand ce ne sont pas des criminels) je dis que ce qui m'intéresse c'est le bonheur et non l'argent, et s'ils pensent que le bonheur est au bout de l'argent, qu'ils ne se trompent pas, ce n'en est que l'horizon, alors engagez-vous sur ce chemin rude, douloureux (sauf pour les grands capitalistes) et sans fin, mais moi, simple prolétaire, je ne vous suivrai pas! Le bonheur n'est pas loin, le bonheur se trouve parmi nous quand nous pouvons nous faire confiance et traiter nos divergences par la discussion et non par les armes et la répression. Nous pouvons être pauvres, cela ne nous empêchera pas d'être heureux et mettre toute énergie dans la reconstruction d'un pays qui sera, pour paraphraser une fameuse expression de Winston Churchill, un pays ou si  vous êtes réveillés par des grondements au milieu de la nuit, c'est qu'il y a un orage.

Alors, prenez l'argent, je garde le bonheur!

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