lundi 17 janvier 2011

Si je devais remercier Ben Ali pour une seule chose...

Si je devais te remercier, cher Ben Ali, pour une chose? Aucune hésitation, ce serait pour le plaisir, que dis-je? pour la jouissance, l'orgasme de t'arracher ma liberté.

Cela dit, les politesses s'arrêtent là et maintenant je te traquerai partout dans le monde afin de te faire payer tout ce que tu as fait endurer à chaque citoyen, en particulier ceux qui sont morts pour nous offrir cette victoire et ceux qui sont morts avant cette victoire et qui n'ont connu de la vie que l'oppression et la tyrannie et qui ont travaillé en encaissant les coups afin de nous offrir les conditions qui ont conduit à notre éveil et à notre émancipation, je veux dire mon grand-père et tous les autres.

Alors cher Ben Ali, regarde bien derrière toi, car j'arrive peut-être, n'ouvre pas quand on frappe à la porte, car c'est peut-être moi qui viens vous livrer les menottes, et si tu trouves un couteau sous ton matelas, là ce n'est pas moi, ce ne sont pas mes manières, mais c'est plutôt Leila, docteur ès droit, ta femme, alors, appelle moi, je viendrai te chercher et je te mettrai à l'abri là où elle ne pourra pas te faire de mal. Ton matelas sécurisé est prêt, tes draps et ton pyjama en papier déchirable sont prêts, je ferais en sorte pour que tu vives le plus longtemps possible, comme avant, c'est-à-dire à l'abri de tous et de tout, à commencer par le soleil!

J'espère juste que je t'atteindrai avant que Leila ne te joue un sale coup!

Ah, j'ai oublie, tu aura droit à de la littérature, et quelle littérature! Tu écouteras Mahmoud Darwich en boucle qui récite "Le discours du dictateur". A moins que tu ne préfère un recueil de Nizar Kabbani pour te remémorer tes romances avec Leila... Mais je ne suis pas sûr que tu puisses comprendre l'arabe classique et moi je ne sais pas le traduire en langue des fusils et des grenades... Alors on va s'en tenir à la première proposition.

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